Diagnostics : les enjeux
Le Bénin se situe entre le fleuve Niger au nord et la plaine côtière du sud. Les plateaux du sud, de faible altitude, offrent un paysage de forêt-savane guinéenne. La chaîne de l’Atacora, qui s’étend le long de la frontière nord-ouest et culmine au mont Sokbaro (658 m), est principalement constituée de savane et de montagnes semi-arides.
La diversité de la faune et de la flore, plus concentrée dans les aires protégées, reste menacée par l’expansion des feux de végétation, l’élevage extensif, la surexploitation des peuplements forestiers, le surpâturage, l’utilisation de pesticides, les activités de braconnage et l’expansion agricole. Ainsi, les principales pressions anthropiques qui affectent la biodiversité au Bénin sont la perte d’habitat, l’utilisation non durable, la surexploitation des ressources et la pollution. Ces pressions sont aggravées par le changement climatique et la dégradation des sols, qui rendent les épisodes d’inondation près des rivières plus récurrents, tandis que l’érosion côtière constitue une lourde perte pour l’économie. La désertification dans la partie nord est une autre menace majeure pour les moyens d’existence de populations en manque d’alternatives.
3 276 espèces
évaluées dont 5 endémiques
156 espèces
menacées dont 1 endémique selon la Liste Rouge de l’UICN (2021-2)
MENACES MONDIALES LES PLUS IMPORTANTES :
(source : Liste rouge de l’UICN (2021-2))
Les points clés retenus :
La promotion et l’adoption de bonnes pratiques d’utilisation des ressources biologiques dans les secteurs de l’exploitation forestière et de la pêche seraient bénéfiques aux écosystèmes terrestres comme aquatiques.
La fragmentation des écosystèmes et les pollutions diverses pourraient être minimisées par des actions dans les filières agricoles et dans le secteur de l’urbanisation.
Pour réduire le risque d’extinction des espèces au Bénin, la réduction des menaces présente un potentiel quatre fois plus important que celui de la restauration de la biodiversité.
- Agriculture : filière coton et cultures vivrières (riz et soja)
- Exploitation forestière : bois d’œuvre & sylviculture
Filière coton
Au Bénin, la filière coton constitue l’un des piliers de l’agriculture et la source principale de
croissance de l’économie. Cette culture de rente représente plus de 300 000 exploitations regroupant environ 2 millions d’actifs qui participent chaque année aux activités de production de coton.
Le document de politique agricole nationale et le Plan Stratégique de développement du Secteur Agricole (PSDSA) à 2025, qui traduisent la vision du gouvernement pour le secteur agricole, ont pour ambition de faire du coton un secteur dynamique et un des principaux leviers de la croissance économique. Ils insistent cependant sur la problématique de la dégradation de la fertilité des terres et prévoient des actions qui concourent à la préservation de la biodiversité notamment en matière de gestion durable des terres.
En effet, dans le Nord du Bénin, surtout dans l’Alibori, le coton occupe déjà une grande partie de la superficie des cultures emblavées (environ 40-50%). L’intensification de la production avec l’utilisation des intrants chimiques provoque un net épuisement des sols. L’apport exclusif d’engrais synthétiques n’améliore pas la fertilité des sols, ce qui affaiblit leur structure diminuant la rétention des eaux de pluies et favorisant leur érosion.
Filières riz & soja
Ces cultures vivrières ont été priorisées par les parties prenantes du fait de l’expansion des superficies des cultures de riz et de soja au cours des 10 dernières années au Bénin. De plus, ce sont des cultures importantes pour l’Etat qui ont l’avantage d’être représentées à l’échelle régionale.
L’importance du riz dans l’alimentation des béninois fait que la production nationale est inférieure à la demande. Le grand défi économique est donc d’en assurer la production pour le marché national mais aussi pour celui de la sous-région, notamment le Nigéria. La filière est encadrée par de nombreux plans régionaux et nationaux de développement pour booster la filière.
La filière soja est une filière émergente promue au Bénin par les acteurs privés notamment en raison de la demande sur le marché international. On constate également une grande consommation au Bénin via des produits transformés (fromage, lait, biscuits, …). La production de soja a dépassé la vision du programme national de développement de la filière (PNDF soja 2017-2021) avec près de 254 tonnes produites.
Cependant sur ces deux filières, l’accroissement de la production entraîne une perte du couvert végétal et une augmentation de l’utilisation d’intrants.
Exploitation forestière
Les ressources forestières du Bénin sont limitées mais les gouvernements successifs ont appuyé l’installation de plantations de bois d’œuvre d’espèces locales et de teck. En 2018, la couverture des plantations forestières occupe une superficie de 41236 ha. De nombreuses plantations bénéficient de plans de gestion simples qui ne sont pas réellement appliqués par faute de ressources financières et de ressources humaines au niveau des Communes.
Rapports – Evaluation des menaces pesant sur la biodiversité nationale au Bénin (FR)
25/11/2021 pdf 6.76MB
Télécharger la ressourcePolicy brief – Recommandations pour intégrer la biodiversité aux secteurs économiques au Bénin (FR)
22/08/2022 pdf 438.66KB
Télécharger la ressourceRapports – Diagnostic des secteurs et scénarios d’engagements pour la biodiversité au Bénin (FR)
16/11/2022 pdf 3.65MB
Télécharger la ressourcePolicy brief – Concilier la production de coton et la préservation de la biodiversité au Bénin (FR)
26/01/2023 pdf 659.02KB
Télécharger la ressource