La grande diversité des paysages éthiopiens a conduit à de grandes variations du climat, des sols et de la végétation naturelle, avec 10 écosystèmes, 18 zones agro-écologiques majeures et 49 mineures. Les hautes terres d’Éthiopie sont la source de grands fleuves pérennes, dont le Nil Bleu. Il n’y a pratiquement pas d’écoulements d’eau de surface pérennes dans les zones inférieures à 1500m.
Les forêts éthiopiennes jouent un rôle vital pour assurer la sécurité alimentaire et des moyens de subsistance durables pour des millions de ménages, notamment grâce à la production de miel, de café de forêt, de gommes naturelles et de bois. Selon les estimations nationales, l’Éthiopie possède un nombre estimé de 6 000 espèces de plantes supérieures dont 10 % sont endémiques, 284 espèces de mammifères sauvages et 861 espèces d’oiseaux. Le pays est également reconnu comme l’un des centres d’origine mondiaux pour des cultures telles que le café, mais aussi un centre de diversité pour les animaux de ferme indigènes – 28 bovins, 9 ovins, 8 caprins, 7 chameaux, 6 ânes, 8 races de chevaux, 2 mulets et 7 races de poulets.
En raison de l’expansion agricole, une partie importante des hautes forêts, des terres boisées et des zones humides ont été converties en exploitations de thé, riz, canne à sucre, pour l’implantation d’usines de biocarburants et des plantations de café. Le NBSAP de l’Éthiopie identifie la conversion de l’habitat, l’utilisation non durable des ressources de la biodiversité, les espèces envahissantes, le remplacement des variétés et des races locales, le changement climatique et la pollution comme les principales menaces directes pour la biodiversité. De nombreuses causes indirectes impactent elles aussi le déclin de la biodiversité éthiopienne, notamment la croissance démographique, la pauvreté et le manque de sensibilisation et de coordination.
Le Plan de croissance et de transformation II de l’Éthiopie (GTP II) place la modernisation et la durabilité du secteur agricole comme l’un de ses piliers pour assurer sa croissance d’ici 2025. Le GTP II identifie également l’environnement et l’économie verte comme une question transversale, avec un certain nombre d’objectifs majeurs tels que l’augmentation de la contribution des forêts à l’économie et à l’écologie en augmentant la couverture forestière de 20% ou la réhabilitation des aires protégées pour croître les puits de carbone de 30%.