L’élevage pastoral est en plein essor en raison de la demande mondiale croissante en produits animaux. Outre la production de viande, de lait et de peaux, le pastoralisme fournit de nombreux autres services sociaux (emploi), économiques (épargne) et environnementaux (fumier, énergie…).
Le pastoralisme est un système de production extensif où l’alimentation du bétail provient essentiellement de l’exploitation des pâturages naturels. Il se distingue ainsi des élevages fixes ou sédentaires par la mobilité des troupeaux. Tous les pays BIODEV2030 ont identifié l’agriculture comme un secteur économique prioritaire participant à l’érosion de la biodiversité et au développement du pays. Trois ont plus particulièrement sélectionné l’élevage pastoral : le Burkina Faso, l’Ethiopie, le Kenya.
LES ACTEURS & LES ENJEUX ECONOMIQUES De l’élevage pastoral :
Le pastoralisme est une activité ancestrale. Elle a pris un essor très important dans les dernières décennies avec l’augmentation de la demande en produits animaux. En effet, c’est une source d’activité économique essentielle dans les zones arides où les autres formes d’agriculture sont impossibles.
Les produits issus de l’élevage pastoral sont par conséquent une source de revenus importante pour les ménages. Ils contribuent de manière non négligeable au PIB des états. A titre d’exemples, le pastoralisme représente 34% des revenus des ménages ruraux au Burkina Faso. De surcroît, sa part dans le PIB de l’Ethiopie et du Kenya est de 19% et 13% respectivement1.
Les pasteurs produisent une grande partie de la viande et du lait en Afrique. Ils sont cependant confrontés à d’énormes difficultés pour les vendre. Tous les acteurs de la chaîne de valeur de l’élevage pastoral (producteurs, négociants, transformateurs, institutions financières, Etat) ont ainsi un intérêt commun à collaborer pour améliorer les pratiques de production et augmenter les débouchés.
265 millions
nombre de personnes en Afrique dépendant directement du pastoralisme comme moyen de subsistance
Source : Nugteren, Henk et Le Côme, Catherine. Sous l’édition de : Fred Zaal, Thea Hilhorst et Jacqueline Sluijs. 2016. Libérer le potentiel du pastoralisme pour développer l’Afrique de l’Ouest.
1,3 milliard
nombre de personnes qu’on estime bénéficier de la chaîne de valeur du bétail
Source : Institut International de Recherche sur le Bétail
LES IMPACTS De l’élevage pastoral SUR LA BIODIVERSITE :
L’élevage pastoral exerce néanmoins de nombreuses pressions sur les écosystèmes. La mobilité des troupeaux, l’augmentation des effectifs et la mauvaise gestion des ressources végétales contribuent aux principaux mécanismes responsables de l’érosion de la biodiversité des régions sahéliennes : modification des habitats, surexploitation des ressources, pollutions, invasions biologiques.
La croissance démographique et l’expansion agricole ont conduit à la densification des activités d’élevage sur un espace pastoral de plus en plus réduit. Le surpâturage, exacerbé par l’augmentation des cheptels, contribue à la désertification. La modification des habitats (dégradation du sol, appauvrissement de la végétation, introduction d’espèces végétales pour le pâturage) appauvrit le milieu vivant. Il favorise également l’invasion d’espèces envahissantes dont la progression est facilitée par le déplacement du bétail et par l’utilisation de feux de brousse. La pression excessive sur le milieu entretient un cercle vicieux que les aléas climatiques peuvent aggraver.
40%
Part du territoire africain exploité par des éleveurs pasteurs
Source : Nugteren, Henk et Le Côme, Catherine. Sous l’édition de : Fred Zaal, Thea Hilhorst et Jacqueline Sluijs. 2016. Libérer le potentiel du pastoralisme pour développer l’Afrique de l’Ouest.
L’élevage pastoral a des impacts négatifs sur la biodiversité du fait :
1. Du surpâturage : appauvrissement du milieu pouvant mener à la désertification. Le déplacement du bétail ne devrait pas être uniquement guidé par la disponibilité des ressources. Leur renouvellement et la capacité de charge du milieu doivent être notamment pris en compte.
2. De la diminution du nombre de pâturages : entraînant ainsi une concurrence accrue pour la ressource fourragère disponible avec les espèces sauvages et le pâturage du bétail dans des zones protégées.
3. Des pratiques pastorales : le traitement vétérinaire, les feux de brousse ou la culture de fourrage pour le bétail entraînent pollution et invasions biologiques. Ces pratiques doivent être contrôlées et réduites.