Diagnostics : les enjeux
L’enjeu : restaurer et adopter des pratiques durables pour préserver les sols et la biodiversité
Pays enclavé d’Afrique subsaharienne, le Burkina Faso compte différentes zones écologiques au climat tropical alternant saison sèche et saison pluvieuse. Irrigué par trois affluents de la Volta ainsi que par deux systèmes fluviaux internationaux, le fleuve Niger et le fleuve Comoé, le pays n’en reste pas moins vulnérable aux sécheresses et aux pénuries d’eau. Il s’est d’ailleurs doté de nombreux barrages et digues pour répondre aux besoins en eau de la population urbaine et permettre l’irrigation des cultures pendant la saison sèche.
Les différents écosystèmes du Burkina Faso fournissent des habitats à un très grand nombre d’espèces. Cependant ces derniers sont extrêmement fragmentés et soumis à une pression humaine croissante, notamment celles exercées sur les ressources foncières par l’augmentation de la densité de population (urbanisation) et la croissance qui se traduisent par une déforestation accrue, la fragmentation de l’habitat et le surpâturage.
1 647 espèces
évaluées dont 3 endémiques
48 espèces
menacées dont 3 endémiques selon la Liste Rouge de l’UICN (2021-1)
MENACES MONDIALES LES PLUS IMPORTANTES :
Les points clés retenus :
La restauration des habitats montre un potentiel particulièrement intéressant pour la survie des espèces dans le pays.
Ainsi, des actions de restauration écologique appuyées par la réduction ciblée des menaces liées à l’élevage, aux cultures annuelles et pérennes non ligneuses (en particulier cultures de rente) et aux effluents agricoles et forestiers présentent un potentiel important pour renverser les pressions anthropiques sur la biodiversité du Burkina Faso.
Ces résultats sont les fondements scientifiques des réunions des parties prenantes pour choisir les 3 secteurs d’engagement.
- Agriculture : coton et élevage
- Exploitation minière : or
Filière coton
Au Burkina Faso, le coton est la culture de rente la plus importante. C’est aussi l’une des principales sources de revenus pour plus de 5 millions de burkinabé (soit environ 30% de la population). La production annuelle de coton est de 472 000 tonnes en 2021 et représente pour les producteurs une valeur ajoutée annuelle moyenne de 78 milliards de FCFA.
La filière coton est encadrée par une série de dispositions en faveur de la biodiversité et du développement durable. Néanmoins des insuffisances de contrôle subsistent à différents maillons de la chaîne de valeur. Ces faiblesses sont dues à plusieurs facteurs organisationnels, de manque de moyens, d’absence de capacités techniques dans la mise en œuvre et de faiblesses dans la vulgarisation des textes.
Filière élevage
Plus de 80% des Burkinabé pratiquent l’élevage. Ce secteur contribue à hauteur de 18% du PIB et les produits qui en sont issus génèrent 26% des recettes d’exportation du Burkina Faso. Deux grands systèmes coexistent : traditionnel (qui repose sur l’exploitation des ressources fourragères des pâturages lors des transhumances saisonnières) et l’élevage amélioré (minoritaire mais en croissance, c’est un système d’élevage semi-intensif à intensif qui nécessite plus d’intrants).
Plusieurs actions fortes de l’Etat et de ses partenaires tendent à soutenir le développement d’un élevage pastoral durable. On peut notamment citer la création et l’aménagement d’espaces dédiés à la pâture des animaux ou encore la mise en place d’un fond de développement de l’élevage pour appuyer l’équipement des producteurs. Mais globalement les infrastructures publiques de production sont insuffisantes et leur durabilité n’est pas assurée par insuffisance ou faiblesse des investissements publics et/ou défaut de gestion appropriée.
Filière or
Au Burkina Faso, la part des industries extractives (dont le principal minerai est l’or) dans le PIB atteint 12.7% en 2020. Sa production industrielle est de 62.14 tonnes en 2020 et sa production artisanale est estimée à 9.5 tonnes/an.
Un ensemble de textes nationaux et de conventions internationales encadrent une exploitation aurifère qui s’inscrit dans une dynamique de développement durable.
Néanmoins des insuffisances subsistent telle l’absence de prise en compte de la biodiversité dans les évaluations environnementales, l’absence de stratégies nationale & sectorielle de conservation de la biodiversité, ou encore l’absence d’outils techniques pour le suivi et l’évaluation des impacts. De plus, l’application de ces textes est mise à mal par le nombre important de sites artisanaux qui échappent au contrôle. Par ailleurs, poussées par d’importantes réformes afin d’accroître l’impact économique du secteur, la filière or est caractérisée par une forte pression foncière et sur les ressources naturelles.
Rapports – Évaluation des menaces pesant sur la biodiversité nationale au Burkina-Faso (FR)
20/07/2021 pdf 1.45MB
Télécharger la ressourcePolicy brief – Recommandations pour intégrer la biodiversité aux secteurs économiques au Burkina-Faso (FR)
16/02/2022 pdf 944.77KB
Télécharger la ressourceRapports – Diagnostic des secteurs et scénarios d’engagements pour la biodiversité au Burkina-Faso (FR)
04/07/2022 pdf 3.76MB
Télécharger la ressourcePolicy brief – Concilier l’élevage et la préservation de la biodiversité au Burkina-Faso (FR)
22/09/2022 pdf 346.23KB
Télécharger la ressourcePolicy brief – Concilier la production cotonniere et la preservation de la biodiversité au Burkina-faso (fr)
04/07/2022 pdf 581.72KB
Télécharger la ressourcePolicy brief – Concilier l’exploitation de l’or et la préservation de la biodiversité au Burkina-Faso (fr)
04/07/2022 pdf 690.60KB
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