BIODEV2030 mobilisé au Congrès mondial de la Nature de l’UICN

Un premier temps fort collectif pour partager les avancées du projet et co-construire les phases à venir de BIODEV2030

Plus de 40 personnes issues de 12 des 16 pays pilotes de BIODEV2030 se sont mobilisées à l’occasion du Congrès mondial de la nature de l’UICN qui s’est tenu du 3 au 11 septembre 2021 à Marseille. A cette occasion les acteurs du projet ont pu partager les premiers résultats nationaux, élaborer collectivement les pistes d’action pour les phases à venir et se rencontrer, enfin !

Les avancées et perspectives du projet ont été saluées au plus haut niveau politique non seulement par des pays impliqués dans le projet comme en témoigne le ministre de l’environnement du Burkina Faso mais aussi par des pays manifestant leur volonté de rejoindre cette dynamique comme la Mauritanie et le Niger. Tous ont souligné l’importance et le besoin de projets comme BIODEV2030 qui, en développant une approche participative et inclusive fondée sur la science, permet de réconcilier biodiversité et développement.

Après une année et demie de mise en œuvre fortement impactée par la situation sanitaire, les acteurs de BIODEV2030 ont eu l’occasion de se rencontrer physiquement et continuer à construire la communauté du projet jusqu’alors essentiellement virtuelle. Les cinq sessions organisées par BIODEV2030 durant ce congrès se sont construites avec la volonté d’inclure l’ensemble des parties prenantes dans le dialogue et de permettre à tous d’apporter son éclairage sur chaque étape du programme. La richesse des échanges a été bénéfique pour les négociateurs des pays, les acteurs des secteurs privés et l’équipe projet qui repart avec de nouvelles énergies et des pistes d’action pour les phases d’élaboration des engagements à venir.

L’équipe projet BIODEV2030 au Congrès de l’UICN à Marseille

5 Temps forts de BIODEV2030 au congrès

Quatre des cinq sessions organisées par BIODEV2030 étaient publiques et intégrées au programme du congrès. Elles ont été l’occasion pour les représentants des instances publiques des pays mais aussi des secteurs privés impliqués dans le projet de présenter la démarche BIODEV2030 appliquée à leurs pays. A ces quatre sessions s’ajoute un atelier d’une journée de consolidation de la communauté du projet centrée sur le renforcement des compétences pour engager les parties prenantes dans la perspective des phases de dialogue à venir.

Sur la base des premières étapes de BIODEV2030 dans les pays pilotes (diagnostic scientifique des menaces et sélection de secteurs économiques prioritaires de par leur impact sur la biodiversité et  leur contribution au développement du pays), cette session a permis d’illustrer la mobilisation des acteurs du secteur privé. Leurs témoignages ont montré leur volonté commune d’aller vers des engagements dont les effets sont mesurables à l’échelle des filières engagées. Les 6 interventions ont démontré les pistes d’engagements concrets sur des secteurs variés tels que la pêche, le secteur minier, l’exploitation forestière, la gestion des zones côtières entre autres.

Cette session portée au plus haut niveau politique – notamment avec la participation des ministres de l’environnement du Burkina Faso, de la Mauritanie et du Niger, du vice-ministre de l’environnement du Kenya et du directeur général adjoint de l’AFD – a permis d’interroger les défis et les opportunités politiques et techniques de BIODEV2030 en Afrique. Les panelistes du Mozambique, de Tunisie et du Sénégal ont eu l’occasion de présenter des engagements concrets et ceux venus d’Ouganda et du Kenya ont réaffirmé le soutien politique de leur pays au projet, qui s’inscrit au cœur d’un ensemble de dispositifs stratégiques qui visent à redéfinir les liens entre les sociétés et les ressources naturelles pour l’agenda Post2020.

Cette session virtuelle centrée sur la mise en œuvre de BIODEV2030 à Fidji a permis de discuter l’état de la biodiversité et les principaux facteurs d’érosion dans l’archipel. Les panélistes ont présenté la démarche du projet, outil novateur permettant non seulement d’évaluer les menaces qui pèsent sur la biodiversité mais aussi de partager les expériences et les défis pour intégrer sa protection dans les stratégies de développement économique du pays. Les acteurs ont témoigné en quoi BIODEV2030 est un outil puissant qui soutient les lois environnementales aux Fidji.

Durant toute la journée du 08 septembre, 43 personnes engagées dans le projet BIODEV2030 ont participé à un jeu de stratégie dont l’objectif était de réfléchir à l’intégration efficace de la conservation de la biodiversité par le secteur privé. Pour cela, les participants se sont prêtés à un jeu de rôle en recréant les conditions d’une négociation stratégique entre agences gouvernementales, décideurs politiques, entreprises, communautés locales, ONG, bailleurs et scientifiques autour des secteurs miniers et forestiers. Cet atelier a été un fort moment de renforcement de compétences et de communauté où les représentants des Etats et des secteurs privés conjointement avec l’ensemble des assistants techniques du projet ont été confrontés aux difficultés rencontrées dans les pays pilotes et ont essayé de réfléchir collectivement à des stratégies pour contourner les points de blocages.

Ce temps fort a permis de témoigner des engagements institutionnels des pays pour le projet BIODEV2030 et leur volonté de le faire vivre au-delà de ses limites temporelles et géographiques actuelles. Les intervenants ont unanimement considéré que l’intégration et la prise en compte de la biodiversité dans les secteurs économiques est une priorité essentielle et que la protection de l’environnement doit être perçue comme un levier de développement. La France a rappelé que son ambition diplomatique est de porter la protection de la biodiversité comme l’un des principaux piliers de l’atteinte des objectifs de développement. Comme l’a souligné le représentant de l’UEMOA, les transitions démographiques, économiques, énergétiques, climatiques, fiscales et démocratiques en cours dans le monde doivent nous pousser à agir rapidement, à l’instar de Madagascar dont les trois secteurs identifiés sont prêts à s’engager pour réconcilier biodiversité et développement.

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